Rencontre Les plantes, sur le bout des doigts

Renan Minoux, 21 ans, est devenu très pointu dans la reconnaissance des végétaux. Il a remporté, en décembre dernier, le championnat de France de cette discipline, niveau BTS. Ce trophée n’est pas le premier pour le Vosgien, qui avait déjà décroché ce titre, niveau CAP, en 2015, puis niveau bac pro en 2017. Calme, réservé, méthodique, Renan a les qualités indispensables pour affronter ce concours. « J’ai une très bonne mémoire », explique cet étudiant appliqué, qui a obtenu son BTS avec la mention « très bien » en juin 2019.

Lors de l’épreuve, il devait reconnaître 40 échantillons, en une heure trente, sur une base de 600 végétaux possibles. Cela représente 2 minutes par sujet et ceci sans flore, la fameuse bible du botaniste. « Cette année, le concours ayant lieu en décembre, c’était costaud, puisque nous devions identifier quelques branches peu fournies… » Le spécialiste dit avoir eu du fil à retordre avec l’alaterne, un arbrisseau typique des milieux méditerranéens, et l’arroche, une herbacée de bord de mer. « Pour chaque plante, il faut donner le nom commun en français, le genre et l’espèce en latin, la variété ou cultivar, la famille, et parfois certains éléments complémentaires, comme le milieu, précise Renan. C’est souvent ce dernier critère qui départage les concurrents. »

Du CAP à la licence pro

Le jeune homme a toujours aimé la nature, les travaux en extérieur, le jardin aux côtés de sa grand-mère. Il s’est orienté vers un CAP « jardinier-paysagiste », puis a enchaîné avec un bac pro et un BTS « aménagements paysagers », au lycée horticole de Roville-aux-Chênes, dans les Vosges.

Au cours de ces années, une enseignante en reconnaissance des végétaux lui fait prendre goût à cette discipline. Le botaniste en herbe bat la campagne, collecte des feuilles d’arbres, des morceaux de plante, apprend par lui-même. Il réussit les sélections régionales et représente son lycée pour la troisième fois au concours national.

Actuellement en licence pro « aménagement paysager » à Épinal, une antenne de la faculté des sciences de Nancy, l’étudiant envisage de travailler plus tard chez un paysagiste en tant que chef de chantier ou de devenir responsable d’un service des espaces verts dans une collectivité locale. Toujours incollable sur les calendulas et calamagrostis...

Dominique Péronne

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